En Juillet dernier, je rédigeais ma première FAQ sur la vie de Freelance ! Je n’étais pas retournée sur cet article depuis fort longtemps et je ne me souvenais plus à quel point il était long et détaillé ! En regardant vos questions aujourd’hui, je me rends compte que certaines d’entre elles sont récurrentes. Certaines questions ont déjà été abordées dans ce premier article ; pour les autres, je vais tenter d’y répondre de la manière la plus honnête et détaillée possible.
Bonjour à tous, je m’appelle Laura, j’ai 25 ans – bientôt 26 – et je suis freelance depuis Janvier 2018!
Comment tout a commencé…
Depuis combien de temps es tu blogueuse et peut-on en faire son métier à plein temps ?
J’ai lancé mon blog en Janvier 2017. J’étais rentrée d’Australie depuis quelques mois et j’avais commencé ma quête des bonnes adresses sur Paris. Toute cette année, j’ai développé mon compte instagram et mon blog, faisant ainsi de moi “une blogueuse”. Cependant, ce n’est qu’en Septembre 2018, à la fin de mes études, que je décide de tenter l’aventure en me lançant à mon compte : Je deviens alors Freelance ! Je fais de la photographie, du community management mais à ce moment là, mon blog/instagram ne me rapportent pas du tout d’argent. Je viens d’atteindre les 10K abonnés et j’ignore totalement le monde de l’influence – rémunérée –
Aujourd’hui je vis à 80%/90% de mon métier, c’est à dire photographe culinaire et community manager pour des restaurants et des cafés. A côté et de manière -très- occasionnelle, je crée du contenu pour des marques. Ce sont les fameuses collaborations que vous voyez régulièrement sur Instagram. Grâce à cette répartition, je dispose d’une grande liberté quant aux partenariats que j’accepte.
Est-ce que c’est compliqué niveau paperasse ?
Honnêtement pour le moment ça va car je n’ai que ma déclaration mensuelle à faire. Je n’ai pas encore assez de revenus pour avoir à déclarer la TVA ou pour devoir créer une société… Donc pour l’instant je m’en sors! Mais je ne sais pas encore quelles surprises vont me tomber dessus prochainement!
Au bout de combien de temps cela a fonctionné ?
J’ai eu mon premier client en Décembre 2017, puis un deuxième aux alentours de Février/Mars, puis un troisième encore un peu plus tard… Concrètement je suis retournée chez mes parents en Septembre 2017 et j’ai été dans la capacité de reprendre un appartement aux alentours du mois d’Avril. Depuis, je n’ai plus vraiment été en galère – pour mon loyer j’entends – Il n’y a qu’un seul client avec lequel j’ai du arrêter pour cause de budget. Tous les autres, je travailles encore avec, c’est moi qui ai décidé d’arrêter pour de nouvelles opportunités.
Quels conseils pourrais tu donner à ceux qui souhaiteraient lancer un blog ?
Si je devais donner un conseil à quiconque qui souhaite créer un blog/compte instagram : FONCE !
– Est-ce qu’il y a déjà plein de blogueurs ? OUI.
– Est-ce que certains sont plus doués que toi ? OUI.
– Est-ce que tes photos sont les plus jolies ? Surement pas.
– Es-tu la plus créative ? Probablement pas.
– Est-ce que ton contenu va plaire à tout le monde ? Définitivement pas.
– Comment monétiser ton blog ? Tu verras plus tard !
Tout ça pour dire qu’un blog, un compte instagram ça doit être avant tout pour TOI. Pas besoin de choisir une expertise tout de suite, pas besoin de prendre les plus jolies photos, d’être la plus assidue, la plus jolie ou quoi que ce soit…
Tout ce qu’il te faut c’est l’Envie : Envie de partager, envie d’échanger, envie de rencontrer.
Comment t’es tu fais connaitre et as tu développé ton compte instagram ?
J’ai commencé à partager mes bonnes adresses par passion. Puis très vite j’ai trouvé des personnes avec qui échanger à ce sujet! On a d’abord échangé, puis on s’est rencontré. Aujourd’hui certaines d’entre elles sont même devenues de très bonnes copines. Pour développer son compte Instagram je dirais qu’il faut échanger avec les autres. Après tout, Instagram n’est-il pas un réseau social ?
Dans un deuxième temps, il faut également vous trouver une identité visuelle voire un domaine d’expertise : Food, beauté, mode, voyage… Vous pouvez choisir un ou plusieurs thèmes selon ce qui vous plait. Surtout, faites ce qui vous plait! Une fois que vous avez trouvé votre ligne éditoriale, inspirez vous avec bienveillance et encouragez les autres. Regardez ce qui se fait ailleurs, chez vous ou à l’étranger et testez jusqu’à trouver quelque chose qui vous corresponde. Vous verrez que naturellement votre compte finira par refléter votre personnalité.
Comment ça se passe aujourd’hui ?
Est-ce que c’est toi qui démarche les marques/restaurants ou eux qui viennent vers toi ?
Je vais essayer de répondre à cette question de la façon la plus claire possible. Il faut savoir que je teste beaucoup d’adresses et que généralement je rencontre les responsables. Je leur pose spontanément et naturellement des questions sur leur histoire, sans aucun intérêt professionnel derrière, par simple curiosité. Au fil de la conversation – et en remarquant l’appareil photo qui se balade constamment avec moi – les restaurateurs apprennent rapidement ce que je fais ma vie.
A partir de là, plusieurs options existent : 1 – Il se trouve qu’ils recherchent actuellement quelqu’un pour s’occuper de leur compte Instagram. 2- Ils ne recherchent personne pour le moment. Parfois c’est de suite, parfois c’est 6 mois, voire 1 an plus tard ! J’estime que ce travail est basé sur les compétences certes, mais aussi sur le relationnel et l’humain. Je n’envisage pas travailler pour quelqu’un avec qui je ne n’entends pas et que je n’ai pas profondément envie d’aider. Je n’ai jamais poussé pour travailler avec quelqu’un, c’est un choix que je les laisse prendre tout seul. Mon travail est public, ils peuvent voir comment je travaille donc s’ils ont envie de me faire confiance, ils savent où me trouver! 🙂
Au final, d’une certaine manière est-ce que c’est moi qui démarche ? Oui et Non. Je fais la démarche d’aller tester, de rentrer en contact avec les restaurateurs mais c’est eux qui décident ou non de me tendre la main pour qu’on travaille ensemble.
Pour les marques par contre, c’est elles qui me contactent ou plus précisément leurs agences de relations publiques. J’ai du contacter une ou deux fois un établissement ou une marque pour faire un partenariat mais ça se compte sur les doigts de la main!
Tu testes toujours les plats avant de prendre un nouveau client ? Que fais tu si tu n’aimes pas ?
Tout à fait ! Je n’ai jamais accepté un établissement en tant que client sans avoir testé au préalable. Ca me permet de me projeter dans de potentiels shooting (lumière dans l’établissement, dressage des plats) mais aussi dans la qualité des plats (rapport quantité, qualité, prix)
Quels étaient tes plus grandes craintes ? Les as tu surmontés avec le recul ?
Comme beaucoup j’ai eu et j’ai toujours de nombreuses craintes quant à mon statut de freelance.
– Peur de ne pas trouver des clients : Aujourd’hui ça va, mais même si rien n’est gravé dans le marbre et qu’à tout moment tout peut basculer!
– Peur de na pas réussir à faire un shooting : A chaque shooting je me demande encore si je vais être capable de sortir assez de photos exploitables. Il y a des éléments que je contrôle mais d’autres dont sur lesquels je n’ai aucun contrôle comme la lumière naturelle ou l’affluence dans un établissement à l’heure du déjeuner! Finalement ça ne m’est jamais vraiment arrivé, mais ça n’empêche pas d’avoir peur à chaque fois!
– Peur de ne pas pouvoir payer mon loyer : Aujourd’hui c’est une situation plutôt maitrisée car je mets de l’argent de côté tous les mois et en cas de coup dur, je sais que je peux compter sur mon copain. Généralement c’est lui qui paie le loyer en début de mois et je lui paie ma part dès que je perçois les premiers virements.
– Peur de ne pas être à la hauteur : Développer un compte Instagram n’est pas toujours chose facile et j’ai parfois peur de ne pas être au niveau. De même quand je collabore avec une marque, j’ai toujours peur que ma photo fasse un flop ! Vous ne le savez sans doute pas, mais en tant qu’Influenceuse, vos commentaires sur Instagram sont extrêmement importants pour nous.
(- Peur que mes proches confondent Instagram et réalité?)
Est-ce qu’il t’es déjà arrivé de ne pas satisfaire un client ? Ou d’être mécontente de ton travail ?
Cela m’est arrivé une fois. Il y a avait un trop grand décalage entre les plats qu’on me préparait en shooting et ceux qui étaient servi aux clients; J’avais du mal à trouver des personnes qui voulaient aller tester l’adresse. De plus, le rapport qualité/prix n’était pas l’un des meilleurs. Au final, j’avais beau prendre de jolies photos, le compte ne décollait pas! C’est l’un de mes premiers client, que j’avais accepté parce qu’il fallait que je développe mon activité et que j’avais été recommandée. A l’époque je ne savais pas encore dire non mais au final j’étais gênée car au fond j’avais l’impression d’être payée pour pas grand chose et je me sentais mal vis à vis de l’établissement. Je donnais pourtant le meilleur de moi même!
Comment tu restes organisée et motivée ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser parfois, la vie de Freelance et de blogueuse n’est pas toujours évidente. La meilleure façon de rester motivée, c’est de faire les choses par passion. Ce n’est pas parce que je ne suis pas rémunérée ou que mes photos font moins de like que je vais arrêter de tester des adresses ! Alors oui, c’est un peu frustrant parfois, ça fait un peu peur aussi, mais la passion permet toujours un à moment donné de retomber sur ses pattes.
Quand à l’organisation, je ne suis pas spécialement quelqu’un de très organisée, mais j’essaie ! Aujourd’hui par exemple, j’essaie de dédier mon lundi à l’organisation de ma semaine. Je mets à jour les calendriers éditoriaux, je réponds à mes mails, je fais un point sur les projets en cours. Je sais que personne ne le fera à ma place et je ne voudrais pas me retrouver dans une situation embarrassante vis à vis d’un client ou d’un partenaire.
La question de la rémunération…
La question financière sans trop indiscrétion ? On peut s’en sortir aussi bien voire mieux qu’en CDI ?
La rémunération est une question qui revient sans cesse, c’est la question que tout le monde se pose ! Alors vous savez quoi? Je vais vous faire un petit récapitulatif de l’année 2018, en toute transparence !
- Février 2018 : 1286€ net.
- Avril 2018 : 1516€ net.
- Aout 2018 : 2024€ net.
- Octobre 2018 : 3000€ net.
- Novembre 2018 : 3700€ net.
Comme vous pouvez le voir mes revenus n’ont cessé d’augmenté durant l’année 2018. Cela inclut : De nouveaux clients avec lesquels j’ai commencé à travailler, d’autres avec qui j’ai arrêté, et l’opportunité de nouveaux partenariats dû au développement de mon compte Instagram.
Comment tu réussis à déterminer ta fourchette de prix ? T’as un prix fixe pour tous les clients ?
J’ai commencé avec un tarif horaire d’environ 300€/jour, c’est à dire que je demandais 300€ pour 7h de travail, soit environs 40€ de l’heure.
A partir de là et pour chaque client/projet, je calcule le nombre d’heure qu’il me faudrait pour réaliser la dite mission.
Par exemple, pour un shooting = 4h +2h de retouche = 6h = 250€. Sauf qu’il ne faut pas oublier qu’il y a 25% de charge donc sur les 250€ vous ne percevrez que 190€.
Du coup, généralement, je vais arrondir au dessus soit 300€, par exemple.
Bien entendu, c’est un exemple et chaque situation est différente. Il faut aussi prendre en compte la taille du client (grand groupe ou petit coffee shop) et la complexité de la mission (cuisine & stylisme culinaire ou shooting au restaurant avec les plats déjà dressés?)
La base est donc de définir quel est votre tarif journalier. A partir de là, c’est une estimation…et un jeu de négociation 😉
Pour mes premières mission de Community Management je partais une base de 300€ pour un shooting et 200€ pour le Community Management. Il vous suffira alors de 3 clients comme celui-ci obtenir un salaire net de 1125€.
!!! || Dans cet exemple je ne parle pas du tout de l’ACCRE qui vous permet la première année de ne payer que 5% de charges. Je vous laisse faire le calcul mais honnêtement c’est une sacré aide ! Quand je me suis lancée à mon compte j’ai oublié d’envoyer un document ce qui fait que je n’ai jamais pu y avoir accès. Aujourd’hui c’est quasiment automatique donc pas de soucis à avoir !
Equilibre de vie et épanouissement…
Je finirai cette deuxième FAQ avec des questions un peu plus personnelles.
Peur d’exposer sa vie ? Du regard des autres ? de la solitude ?
Exposer sa vie?
J’ai commencé le blogging très jeune, à l’époque même où le blogging était perçu comme quelque chose de négatif “. A l’époque, tenir un blog sur internet c’était comme dire “Je cherche des amis sur internet”, si je devais résumer ça vulgairement. J’étais sur skyblog et je partageais déjà des anecdotes de mon quotidien mais sans jamais rentrer dans les détails. J’ai toujours adoré partager ma vie mais dans une certaine limite de confidentialité ! J’ai toujours gardé mon nom de famille secret, on ne sait pas où j’habite exactement, ni le prénom de mes amis, de ma famille…
Et Aujourd’hui encore je partage essentiellement mes bonnes adresses et mon quotidien d’indépendante mais quand on y réfléchit, tout cela reste bien “superficiels”. Je ne donne pas de détails trop personnel sur ma vie, je ne parle pas de mes problèmes… Ma vie amoureuse par exemple reste totalement – ou presque – un mystère. Quand je vois mes amis, il y a très peu de photos/vidéos car je préfère profiter du moment plutôt que de prendre le temps de le partager. Je ne parle pas trop non plus de mes états d’âme, de mes humeurs…Je suis quelqu’un de pudique et de discrète au fond ! L’important pour moi, c’est de vous partager de la bonne humeur sous toutes ses formes!
Le regard des autres ?
Quant aux regards des autres, c’est un sujet encore et toujours sensible car j’y accorde tout de même pas mal d’importance. Mais malgré tout, 90% du temps, j’essaie de faire abstraction de ce que peuvent penser les gens. Tant que moi j’assume et j’aime ce que je fais, c’est le principal non?
Ce qui me dérange davantage, ce sont les mauvaises interprétations. Est-ce que je peux mettre une photo en maillot de bain sans que tout le monde pense que j’essaie de faire du like en posant en maillot? Est-ce que j’ai le droit de montrer le dos de ma brassière de sport sans que tout le monde pense que je montre mes fesses ? C’est plutôt ce côté là qui est dur à surmonter quand j’ai envie de partager autre chose que de la food.
Sans compter le fait qu’Instagram est bien souvent un raccourcis bien trop simple à prendre. “Son métier c’est de manger, c’est cool”. Bon “elle sourit sur la photo c’est forcément que tout va bien dans sa vie”. “Elle mange et elle prend pas de poids, la chance”. Je vous promets que si la vie était aussi facile que ce qu’elle prétend être sur Instagram, ça se saurait ! Faites toujours attention à ça avant de juger quelqu’un.
La solitude ?
L’avantage d’être indépendant, c’est qu’on s’organise comme on veut. On peut très bien rendre cette aventure très sociale en rencontrant d’autres indépendant, en rejoignant des groupes de co-working, en se rendant dans des coffee shop avec des amis ; mais on peut aussi décider de se retrouver seuls à certains moments, pour se retrouver soi-même ou mieux travailler.
J’aime beaucoup être entourée, mais je sais que je suis plus efficace coté travail quand je suis seule! Cependant, je travaille quasiment tout le temps dans des coffee shop. J’ai besoin de ça pour me forcer à me préparer, prendre l’air et me rythmer dans une “journée de travail” type. Je fais du 9:30/17:00 généralement, hors évènements ou rendez vous.
Comment fais tu pour te permettre de manger autant dehors ? Tu fais beaucoup de sport pour compenser tout ce que tu manges ? Comment tu fais pour ne pas grossir ?
C’est dur à croire mais parfois, je mange mieux dehors que chez moi ! En travaillant dans des coffee shop, je me retrouve vite à devoir payer un café par ci, un café par là donc ça limite déjà ma consommation. L’avantage aussi d’être spécialisée dans les coffee shop & brunch c’est que bien souvent ce sont aussi des établissements assez “healthy”. Il m’arrive le midi de manger juste un avocado toast là où chez moi j’aurais surement mangé des pâtes, avec du chocolat en dessert – et probablement pour le goûter –
Par ailleurs, je voudrais insister également que je ne vous montre pas tout. Quand je me fais un fat brunch le midi, c’est généralement petite soupe le soir. Je fais très attention à mon équilibre hebdomadaire, plutôt que quotidien. Je peux me faire plaisir Lundi mardi (midi & soir) mais du coup je vais y aller plus doucement le reste de la semaine.
Côté Budget, c’est vrai que la majorité passe dans les restaurants mais après tout c’est ma passion et d’une certaine manière, c’est aussi mon métier. Du coup ça ne me dérange pas de dépenser autant !
Enfin, comme vous le savez, je vais régulièrement au sport. J’essaie de trouver un équilibre pour me sentir bien dans ma tête, bien dans mon corps. Je suis incapable de faire un régime alors selon les périodes je mange plus ou moins sain et je fais plus ou moins de sport !
Tu as appris la photo toute seule ? Quels objectifs photo tu utilises ?
C’est mon ex qui m’a initié à la photographie et je ne lui en serais jamais assez reconnaissante! Il m’a appris le mode manuel de l’appareil photo et la retouche sur photographe. Ensuite, “Practice makes perfect”, je me suis améliorée en m’entrainant.
______
Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire cet article encore très long mais c’est toujours un plaisir pour moi de répondre à vos questions ! J’espère que ça vous aidera dans vos projets pro & perso ❤️
Pour en savoir encore davantage sur la vie de freelance et l’importance de bien choisir ses clients, vous pouvez écouter le podcast que j’ai enregistré il y a quelques semaines !
No Comments